Chers frères et sœurs, l’évangile de ce jour est tout simplement la suite du texte que nous avons entendu dimanche dernier : le salut ne vient ni des palais ni des temples. La parole de la paix et de la joie ne viennent pas ni des palais ni des temples. Le peuple était en attente, mais qui se souvient, qu’il y a à peu près 30 ans déjà, les anges à Bethléem ont annoncé la paix avec la naissance du véritable roi d’Israël. Gloire au plus haut des cieux et la paix aux hommes que Dieu aime, la paix aux hommes de bonne volonté.
Oui tout le monde était en attente des temps messianiques de ce l’Avent, adventus de celui qui vient, du Messi qui vient avec puissance pour se soumettre, non pas les royaumes terrestres, mais les cœurs des hommes. Autrement dit, cette justice capable de nous satisfaire entièrement, apporter la joie, ne vient pas de l’extérieur, du dehors, mais elle est promise et s’accomplit dans les cœurs des hommes que Dieu aime. Qui savent que Dieu les aime ! Qui le confesse et qui vivent selon cette volonté. La clef de la joie de Noël, elle est dans notre cœur, dans notre désir profond d’ouvrir à Jésus un chemin pour qu’il vienne en nous. Lui est ce vrai chef, le messie qui a reçu l’onction royale et sacerdotale, comme le disent les prophètes, celui qui annonce la réconciliation, l’Évangile de paix. Jésus incarne la fidélité de Dieu à ses propres promesses de libération.
Tous se demandaient si Jean n’était pas ce Messie, le Christ, celui qui a reçu cette onction. Mais une fois encore, non pas dans un palais, non pas dans le temple, avec des huiles sacrées, mais par la descente de l’Esprit Saint Dieu agit pour son peuple. La joie, l’harmonie et la justice viennent avec celui qui est oint par l’esprit de joie. Il guérira, transformera nos cœurs, et il nous donnera le pouvoir de trouver la joie et la paix dans toute circonstances.
Alors nous aussi, nous nous tenons devant Jean le Baptiste dans l’attente de la joie qui viennent par la libération, la liberté du cœur et nous le demandons: que devons-nous faire, nous ? La réponse de Jean est toujours semblable à celle qu’il a donnée aux soldats, aux collecteurs des impôts de son temps, à toute la foule présente sur les bords de Jourdan : Ne faites violence à personne et partagez de ce que vous avez avec ceux qui n’en ont pas. Vos devoirs, accomplissez-les généreusement. Mais surtout ayez conscience que moi, je vous baptise juste avec de l’eau ; mais il vient, celui qui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il va renouveler vos cœurs par la foi dans l’amour de Dieu ! Oui, les cœurs seront renouvelés par la foi dans l’amour de Dieu. En ceci consiste la vraie pénitence, les sentiers et les passages tortueux rendus droits, les ravins comblés, les montagnes abaissées. L’amour de Dieu sera déversé dans vos cœurs.
Nous avons tous, chers frères et sœurs, passé par ce baptême du feu. Notre baptême est trinitaire, c’est une plongée définitive dans la vie de Dieu, dans l’amour de Dieu, la meilleure vie qui puisse être vécue. Et cela gratuitement ! En effet, quand on baptise les enfants, on ne leur impose rien, on les dépose entre les mains du Christ, de l’Esprit Saint et du Père. Par notre baptême et par notre vie chrétienne nous nous désapproprions de notre vie terrestre et nous l’abandonnons en Dieu. La purification par le feu signifie justement ceci : elle rend notre vie précieuse, comme l’or purifié, affiné, séparé des scories. Il ne s’agit pas seulement d’une amélioration morale mais d’une vraie liberté des soucis du monde, l’orientation vers ce qui est juste, c’est-à-dire le salut et la paix qui vient de Dieu.
Comment alors avoir de la joie? Comment atteindre la joie parfaite a demandé frère Léon à Saint-François d’Assise. Cela ne signifie pas ne pas avoir de souci. Mais les embrasser avec la croix de notre Seigneur, avec celui qui a vécu aussi bien l’expérience transformante du mont Thabor, que celle de Gethsémani. Celui qui est né à Bethléem dans une grotte obscure, mais sur les genoux d’une mère des lumières. Cette joie n’est pas seulement la bonne ambiance, tel que les hommes de bonne volonté essaient de créer sur nos places pendant les fêtes de Noël. Nous pouvons la vivre également dans les moments qui ne sont pas selon notre goût. Aussi bien pendant des jours difficiles que pendant des jours bénis.
La joie, la paix, l’espérance… Cela n’est pas seulement la bonne humeur qui arrive et qui passe, et dont le divertissement augmente seulement le rythme éprouvant, entre la consolation et la détresse.
Alors, comme Saint Jean, même emprisonné par Hérode, nous pouvons dire : ma joie est dans Celui qui vient, le véritable époux de mon âme, vie de ma vie, Jésus le Sauveur ! Essayons, chers frères et sœurs, au cours de ce Noël d’accueillir, dans la prière personnelle et commune, cette joie et cette paix qui nous vient de Dieu. Pour être enfin dans la joie.