Introduction : Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Nous aussi chers frères et sœurs, tournons nous à la fin de cet année vers Dieu, obéissant dans la foi, afin de pouvoir continuer à marcher vers l’héritage que nous espérons. La sainteté dans l’amour, en famille, en fraternité, comme descendance bénie de la miséricorde de Dieu. Rendons grâce, chantons ensemble notre Seigneur.
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Je ne suis pas née dans une famille idéale. Mon père, qui travaillait dur, m’aimait beaucoup, mais il est mort très tôt. À peine je sortais de mon adolescence. En plus, dans le village on disait qu’il n’est pas vraiment mon père. Ce que je ne comprenais pas jusqu’à mes 12 ans. Ensuite j’ai compris, mais ce sont mes parents qui commençait à n’est pas me comprendre. Même ma maman, qui pourtant m’était très proche, m’a fait parfois des reproches de me comporter étrangement. Je n’avais pas de frères ou de sœurs. C’est la famille de mon papa qui a pris la place de ma fratrie. Mais ceux-ci était encore moins confiant dans les choses qui m’intéressaient.
Les choses, les affaires, de mon Père. Le village était divisé à mon sujet. Un jeune charpentier qui se fait rabbi ? D’où lui vient cette sagesse ? Sa famille n’est elle pas d’ici, de Galilée, de ce lieu pourri, comme on le dit à Jérusalem.
Oui, je ne suis pas né dans une famille idéale, pourrait nous dire Jésus, en cette fête de la Sainte Famille. Sainte, en effet, ne veut pas dire idéale, chers frères et sœurs. Inutile de le dire.
Je ne suis pas née dans une famille idéale, mais dans une famille belle, oui. Trop belle même ! Jésus pourrait nous dire aujourd’hui, en cette fête de la Sainte Famille, que même si nos familles ne sont pas parfaites, elles peuvent être belles et saintes.
Nous savons nous écouter, nous savons être ensemble en silence, en dialogue. Nous savons comment aider l’autre, et autant que nous le pouvons l’aider. Nous le faisons, avec une profonde joie.
Par l’expérience nous avons découvert que l’autre est pour nous un chemin vers Dieu. Il y a de l’agapé et il y a de l’éros. L’amour qui donne et l’amour qui reçoit. L’amour qui veut donner et l’amour qui sait recevoir.
Une famille sainte sait comment intégrer la solitude intrinsèque de chaque être humain dans la communion de charité. On se donne du temps pour comprendre, pour accepter, pour accueillir, ou pour pardonner quand le poids de la différence, du différent, est trop lourd.
Jésus, Marie, Joseph. Ils forment une famille sous le regard de Dieu pour qui nous sommes, nous tous, les enfants, ses enfants. Pour qui nous tous, nous devons être vis-à-vis des autres comme frères et sœurs, dans une fraternité universelle. Il nous donne le commandement de l’amour du prochain, en sachant que parfois trouver le chemin vers celui qui est par le sang commun le plus proche, n’est pas le plus facile. Kaïn et Abel étaient aussi de la même famille.
Parfois le Seigneur veut que nous quittions notre famille (Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi), Nous quittons nos parents, nos frères et soeurs, en nous attachant à un époux divin, signe de l’amour qui veut unir au delà de ce liens du sang. Sans jamais renoncer à l’amour du prochain, sans jamais renoncer à la charité familiale. De toute façon il faut quitter pour s’attacher à une épouse, à un époux.
L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. La sainte famille est aussi celle qui permet de croître en amour. Qui ne se crispe pas sur ses richesses, qui accueille et partage.
Est-ce qu’une famille qui n’a pas tout réussi peut être une sainte famille ? J’aimerais vous dire bien sûr que oui. Mais il faut de la foi. Une communauté, un couple, un homme, une femme qui n’a pas tout reussi, est-ce qu’ils peuvent être saints ? Il faut le croire, que l’amour est plus fort que la mort, que Dieu nous réconcilie avec lui au-delà de nos fautes et de nos péchés.
Souvenez-vous chers amis, Jésus n’est pas né dans une famille idéale, telle que nous nous imaginons souvent que la famille doit être, quand nous recevons la catéchèse. Et je dirais même que c’est beaucoup plus le monde qui nous suggère les choses impossibles. Des images de la publicité, tous en chemises blanches et souriants ! Mais une bonne famille a toujours des choses à travailler. La Sainte Famille est en effet un mélange de l’effort et de la grâce. De l’écoute de la Parole qui surprend, mais qui réconforte. Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui … L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Nous sommes, chers frères et sœurs, en ce dernier jour de l’année au seuil de la 2024 année de la naissance du Christ. De Jésus, Fils de Dieu, qui est venu sanctifier notre humanité en assument, en épousant, dans l’amour notre destin humain. En épousant tout excepté le péché, qui n’est pas une imperfection, mais un refus personnel de la miséricorde et de la fraternité. Nous rendons grâce au Seigneur, toujours fidèle à sa promesse de sauver ce qui était perdu. Nous ne perdons rien de l’année écoulée, rien de ce qui n’était conduit à la perfection, car la sainteté est un don toujours nouveau.